Pourquoi ce silence de l'Histoire ?
La décision politique d'occulter les archives militaires japonaises 

Lors de l'invasion de l'Allemagne par les Alliés, la récupération des archives militaires et surtout de celles comprenant des secrets industriels était une priorité. Que ce soit les Russes, les Américains, les Britanniques ou les Français, une partie importante des archives a été saisie et se trouve, par exemple aux Etats-Unis.
La capitulation du Japon s'est passée différemment et les archives japonaises n'ont pas été saisies. Beaucoup ont été volontairement détruites dans les semaines qui suivirent la capitulation, avant même l'arrivée des Américains.
La commission d'enquête qui mena au procès des criminels de guerre japonais (équivalent du fameux tribunal de Nuremberg) ne donna  pas lieu à  l'analyse en profondeur  qui eut lieu à  Nuremberg et la publication des débats et des pièces à  conviction furent beaucoup plus limitées.  Le procés n'eut lieu qu'en 1951, en pleine guerre froide.
Une des raison souvent invoquées par les historiens  pour ce manque est que les documents mettaient directement en cause la responsabilité de Hiro-Hito dans les crimes de guerre. L'administration Truman et surtout Mac Arthur qui disposait de tous les pouvoirs sur place) ayant décidé de ne pas l'impliquer, ces archives ont été ignorées ou cachées. Ainsi, le général Tojo, qui avait mis en cause l'Empereur dans une première déposition devant le Tribunal, fut-il contraint  48 heures plus tard de revenir sur ses dépositions et de nier toute implication de Hiro-Hito dans la conduite de la guerre. Il fut condamné à  mort et exécuté. Des zones d'ombre considérables existent encore autour des accords secrets conclus pendant les années 1946-1950 entre les Américains et les Japonais, en particulier en ce qui concerne le partage des trésors de guerre considérables pillés par l'Armée japonaise. Il est par exemlpe établi que les accords de Bretton-Woods ont été signés dans la perspective de réserver la monétisation des trésors de guerre Nazis et  japonais aux seuls Etats-Unis.

Les quelques archives qui subsistent encore ont été  couvertes par le secret militaire et ne font l'objet d'études sérieuses que depuis quelques années.

L'amnésie  forcée au  Japon :

Pendant plusieurs décennies, le Japon passa par une phase de déni, durant laquelle toute recherche sur l'histoire du Japon moderne et de la période 1930-1945, potentiellement nuisible à  l'image de HiroHito, de son règne, des grands groupes ayant travaillé pour la guerre et les groupes de politiciens resté&s au pouvoir fut pratiquement interdite. En arrière-plan se développa, par les fraternités des anciens combattants, des réseaux privées et discrets qui collectèrent les souvenirs, les informations et parfois, utilisant la frustration des hommes et des familles privées de leur Histoire, se retrouvèrent dans des sociétés prônant les valeurs et la tradition guerrière qui ont animé la culture de l'armée et de la marine japonaise. Les références au code des Samouraï (Le Bushido), qui met en valeur l'obéissance absolue au suzerain doivent se comprendre dans ce sens. 

En dehors du Japon, sources incertaines, parfois maquillées et peu vérifiables :

Musée de la Marine Britannique  et film allemand :

Ce sont les Britanniques qui saisirent la plupart des archives de la Kriegsmarine lorsqu'il mirent la main sur un entrepôt dans leur zone d'occupation. En particulier, des milliers de films de propagande, diffusés ou non,  stockés sans les nécessaires fiches d'indexation qui indiquaient à quoi correspondait chaque bobine. Ces fiches se trouvaient à  Berlin et ne furent rapprochées que beaucoup plus tard (1956) avec les bobines de film.
La collection du musée Britannique de la Marine est particulièrement riche et a fourni les premiers indices, en l'occurrence la séquence montrant l'arrivée du I8 à Brest.  Sur ce  film, le numéro d'immatriculation du sous-marin avait été maquillé ce qui a dérouté les historiens pendant des années . Il fallu attendre la traduction d'un livre japonais pour déterminer le sous-marin concerné.

Recherche de Kazuo GOTO (voir les autres pages de ce sujet)

L'obstacle de la langue a joué également: Lorsque le journaliste Kazuo GOTO est venu en 1995 à  Trévarez,  il n'a rencontré personne qui puisse le renseigner ou évaluer ses informations. De même, personne à Lorient ne lui indiqua que la signature des officiers du I29 figurait en bonne place dans le fameux café de Kerohan où  loes sous-mariniers alleamnds  fêtaient leur retour.

Article de A Boulaire :

De même un article signé A.Boulaire in « La Bretagne des héros » Juin 2004 ne précise pas ses sources, mais apporte des éléments convaincants, particuliérement sur le transfert du sous-marin allemand vers le Japon. Son article contient une  confusions entre  le I28 et le I29. 

Souvenirs de Y. Toshima, attaché naval :

Nous avons retrouvé la trace de cet homme lors d'une étude sur le bombardement de Trévarez. Sa fille nous avait envoyé les passages de ses mémoires relatives à  Trévarez uniquement et nous n'avons pu nous procurer le reste, l'ouvrage étant épuisé.

Témoignages du personnel de Trévarez et des habitants de la région :

Les seuls éléments certains sont que ces sous-mariniers n'ont eu que des rapports minimaux avec les personnel du chà¢teau.  Leur présence était connue, mais aucun témoin ne se souvient des dates. Emile Salaun de Saint-Goazec, citait " Fin 1943 et début 1944". On sait par des témoignages que des sous-mariniers japonais ont été logés  en 1942 dans le "château Kerjégu" de Scaër (détruit par une incendie accidentel en 1943). Il pourrait s'agir de l'équipage ou des officiers du I30.