Missions secrétes des sous-marins de la Marine Impériale 1942 à 1944
La  co-opération entre sous-marieniers allemands et japonais
 L’Allemagne (par l'intermédiaire d'une société écran implantée en Hollande, car le traité de Versailles interdisait à l'industrie allemande la construction de ces armes)  vendit en 1931 les plans d’un sous-marin qui donna naissance aux géants de la série « I » (cf Les lettres des sous-marins japonais) que les Japonais construisirent entre 1938 et 1944 : Plus de 100 m de long, immerssion à 100 m de profondeur seulement, manoeuvrabilité mauvaise en plongée  et fiabilité douteuse.
La flotte sous-marine japonaise était considérée comme la plus moderne du monde en 1940.
Le pacte tri-partite de Berlin, en juillet 1940, liait l’Allemagne, l’Italie et le Japon dans le domaine militaire et économique.  De nombreux convois allemands et italiens firent la navette avec le Japon jusqu’à la fin de 1941. Ces missons reçurent le nom de code générique "Yanagi" (Saule).
Cette aide fut toujours basée sur le paiement cash  de chaque livraison. En 1942, dès l'entrée en guerre de l'Allemagne aux côtés du Japon, un nouvel accord plus large  fut conclu et commença une assistance technique et militaire. Les échanges ne furent plus payé cash ou en or pour chaque livraison, mais suivant des modalités plus larges. Au vu des pertes massives de cargos, les échanges se firent à partir de fin 1942 exclusivement par sous-marins.
La collaboration se porta alors sur  quatre  domaines principaux :

- L’or  de l'Empereur Hiroito

- La copération technique entre Allemands et Japonais
- La stratégie d’utilisation des sous-marins

- Les armes spéciales

- Le transfert de personnel spécial
Si l’on peut dire que ce programme contribua aux progrès des radars japonais, à la mise au point de sous-marins et avions japonais modernes au début de 1945 et à de petits progrés dans la recherche atomique japonaise, les résultats de ces échanges furent très faibles au regard du coût en bâtiments et en hommes expérimentés.
Les missions secrètes de la Marine Impériuale


Cinq missions sous-marines vers l’Europe furent organisées à partir du printemps 1942.
Le premier sous-marin,   le I 30, arriva  en juin 1942 à Lorient. Il heurta une mine à son retour au large de Singapour  le 13 août 1942.
Le second, le I 8 arriva à Brest en août 1942. Il rentra au Japon  (base-arsenal de Kure à Hiroshima) en décembre 1942. Sa mission était d'acheminer l'équipage destiné à prendre livraison du U1224 pour le ramener au Japon. Il doit probablement son salut au fait que, pendant quelque mois, les Alliés ne purent décoder les messages cryptés de la marine allemande, qui avait adopté une machine "Enigma"   améliorée.

Le 10 mai 1943, le sous-marin allemand U-511 quitta Lorient pour le Japon avec neuf passagers qui  passérent  huit jours à Trévarez avec l'équipage. Il deviendra le RO-500 dans la marine japonaise et survivra à la guerre.

Le troisième sous-marin japonais, le I 34 fut coulé dans le détroit de Malacca (entre la Malaisie et Sumatra)  le 13.11.1943,  sur le chemin de l'aller.

Le quatrième, le I 29 arriva à Lorient le 11 mars 1944, revint de sa mission avec succès et fut coulé plus tard dans la mer des Philippines le 26 juillet 1944; trahi par le décodage des messages radios par les services Alliés (Opération ULTRA).

Le cinquième, le I 52, le "sous-marin en or" coula au large de l'Afrique  le 25 juillet 1944 attaqué par un avion,  sur le chemin de Lorient.
A ces  missions, il faut ajouter celle du sous-marin ex-allemand qui tenta de revenir au Japon, le U 1224, rebaptisé le RO 501 par les Japonais, coulé le 13 mai 1944, là encore pisté par ULTRA.

Des sous-marins allemands et italiens réussirent à rejoindre le Japon à partir de septembre 1943 et surtout quand les bases de Lorient et Brest furent évacuées en août 1944. Ils apportérent certaines armes secrétes qui font encore question.
Un pénible voyage de 30.000 km autour du globe :
Après le départ du Japon, les risques étaient extrêmes. Penang et Singapour étant sous occupation japonaise, les contacts radios étaient possibles jusque dans l’océan indien. Passé le cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud, les communications pouvaient être captées par les Alliés. En cas d’interception radio, les risques de repérage et d’attaque étaient grands. Pour y remédier, l’on utilisait la navigation en plongée pendant la journée, en propulsion électrique, et le bâtiment ne faisait surface que la nuit, utilisant les puissants diesels, consommateurs avides du précieux carburant, afin de remplir les réservoirs d’air comprimés  et recharger les batteries mises à mal pendant la plongée. La vitesse en surface était de 14 à 20 nœuds (30 à 40 km/h) mais en plongée, elle pouvait descendre jusqu’à  3 nœuds. Pour éviter les repérages et les attaques, le bâtiment naviguait très loin des côtes. Ceci fait que le trajet à parcourir entre le Japon et l’Europe était d’environ 30.000 km, parcourus en trois mois.
Le temps de plongée pouvait être de 18 à 23 heures par jour.  Ces interminables journées étaient épuisantes, nécessitant des économies de respiration. De plus, d'après tous les rapports allemands et américains, les installations sanitaires  étaient plus que sommaires et la vie à bord était un véritable enfer, surtout pour les passagers, logés dans la chambre des torpilles.
 trajet  des sous-marins
(En l'occurence, le I29)
parcous I29

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